COB: Collège Ostéopathique de Bordeaux


Par : Hélène DUSSION  −  Soutenu publiquement : Juin 2018 à Bordeaux  …  Mention «Très Bien »

college osteopathique bordeaux Carte visite ostéopathe Do Helene DUSSION Les “outils” de la mise en place du protocole ostéopathique face à l'autisme

DEUXIEME PARTIE (bis)

II.2Les “outils”


II.2.1.Le protocole ostéopathique

L’évaluation objective par un diagnostic ostéopathique:

nous recherchons une perte de mobilité, une restriction de mouvement à travers sa palpation fine et les divers tests de mobilité et de motilité que nous entreprendrons. Ainsi nous pourrons établir l’état fonctionnel de la sphère crânienne du sujet et donc d’objectivé les dysfonctions présente et conforté la mise en place du protocole élaborer au préalable.

L’enseignement reçu en ostéopathie amène plusieurs techniques intéressantes pour normaliser certaines structures cérébrales et fonctions que nous avons, dans la première partie de cette étude nous avons donc fait le lien entre l’autisme et les différentes parties du crâne étant touchées par ce syndrome.

Tout d’abord nous effectuerons un protocole global crânien afin de libérer les dysfonctions osseuses, s’il en existe, ensuite nous effectuerons un travail plus spécifique du viscéro-crane. Nous nous orienterons plus précisément sur le lobe frontal avec des techniques d’harmonisations par rapport aux tensions pouvant s’exercer sur lui (membranes, pression LCR …) et nous finirons par un travail de la mobilité de celui-ci.

Pour avoir une action sur les neurotransmetteurs, il est nécessaire que l’ensemble du cerveau fonctionne correctement car toutes les zones du cerveau sont en interactions avec les autres pour assurer le bon équilibre de ceux-ci. Nous devons donc traiter les lobes frontaux, les pariétaux et l’occiput pour libérer de leurs annexa et ainsi avoir une action osseuse, nerveuses et liquidienne.

Décompression de la symphyse sphéno-basilaire

Toutes les techniques de compression/décompression suturale ont l’avantage de stimuler les relations entre les sutures et les plexus choroïdes, ce qui majore la production de LCR et renforce le système respiratoire primaire.

Dans de nombreux ouvrages expliquent qu'une compression de la SSB peut entrainer de nombreux symptômes et notamment :

De plus les dysfonctions de la SSB peuvent comprimer les vaisseaux et nerfs au foramen jugulaire. Le contrôle volontaire du système musculaire peut être affecté. Le centre de contrôle de ces phénomènes, situé dans la région du lobe frontal, est vascularisé par l’artère cérébrale moyenne, qui est un rameau terminal de l’artère carotide interne passant par le canal carotidien et est particulièrement vulnérable à la tension et à l’inclinaison latérale de la SSB.

Une altération de la fluctuation du LCR dans l’espace sub-arachnoïdien est possible notamment en cas de tension et d’inclinaison latérale de la SSB. Il sera donc primordial de libérer la symphyse sphéno-basilaire afin d’ouvrir le trou déchiré postérieur et permettre l’écoulement liquidien, avant de relancer le MRP et de libérer les membranes de tensions.

Description de la technique

La compression de la SSB est une impaction mécanique ou psychique des surfaces sphénoïdales et occipitales entrainant un affaiblissement du MRP. Le crâne est alors perçu comme dur, dense, voir « pierreux ».

Le sujet est allongé sur le dos et le praticien est positionné assis à sa tête. Le thérapeute place ses index en arrière des piliers externes du frontal, les majeurs sur les grandes ailes, l’annulaire sur la mastoïde et l’auriculaire sur les masses occipitales. Il va alors créer un désengagement en poussant les index et les majeurs en haut et en avant puis l’annulaire et l’auriculaire en arrière contre la table. Ceci va alors avoir un effet de décompression de la SSB.

décompression de la SSB en ostéopathie
Photo de la technique de décompression de la SSB



Les quatres membranes de tension réciproque

Ces membranes (faux du cerveau –faux du cervelet- tente du cervelet – dure mère spinal) sont constituées de tissu résistant formés de fibres de collagène, elles sont fermes et peu élastiques. On pense que la fluctuation du LCR et la motilité inhérente du système nerveux sont à l’origine de l’énergie et de la puissance du rythme crânio-sacré. Leur rôle étant d’assurer et de contrôler le mouvement intégré des os du crane et du sacrum et aussi de le limiter. Ce sont donc des enveloppes protectrices et nourricières du SNC. Si la faux du cerveau passe par le trou borgne ainsi que la suture métopique et donc concerne plus les lobes frontaux, le crâne et l’homme en général étant un tout il est important de libérer ces 4 membranes de tension réciproque

Description de la technique

Le sujet est allongé sur le dos et le praticien est positionné assis à sa tête. Le thérapeute place ses pouces sur les grandes ailes du sphénoïde, les index sur les apophyses mastoïdes, les III-IV-V au niveau de l’occiput. Il va alors s’effectuer une traction, un étirement des 4 membranes :


Le praticien maintient ces paramètres jusqu’à relâchement tissulaire, et jusqu'à la sensation de fonte musculaire/tissulaire, il peut aussi y avoir un dégagement de chaleur, une restructuration tissulaire, ainsi qu’une sensation de retour du MRP dans ce cas nous relâcherons de manière douce et progressive.



Frontal Lift/spread

Nous allons également faire un travail sur le cortex frontal, nous traiterons en premier lieu les frontaux en les libérant de leurs annexa ce qui permettra ainsi d’avoir une action osseuse, nerveuse et liquidienne. Le but étant de redonner de la mobilité à cette zone donc d’optimiser l’apport sanguin et donc de favoriser la vitalité. Il sera également possible de travailler spécifiquement la mobilité et la motilité des lobes frontaux, c’est à dire une action sur le viscéro-crane.

Description de la technique

Le soulèvement du frontal vise essentiellement à désengager le frontal du sphénoïde. Le patient est allongé sur le dos et le praticien est assis à sa tête. La première étape consiste à libérer les petits bras par une pression médiale appliquée à l’arrière des apophyses orbitaires externes. Une fois entièrement libérés, soulever le frontal par les index tout en amenant, par les médius, les grandes ailes du sphénoïde en haut et en arrière dans une position d’extension. Le maintien en avant des piliers externes du frontal en empêchant leur expansion latérale, associée à une dorsiflexion des pieds, est présenté comme support au travail de la faux du cerveau dans un plan antéro-sagittal.

Photo de la technique du Lift Frontal
Photo de la technique du Lift Frontal



Motilité des lobes frontaux

Il est intéressant de noter qu’une augmentation de la densité osseuse locale d’une région de la boite crânienne coïncide souvent avec la présence d’une dysfonction de motilité du tissu cérébral signant encore une fois la primauté du contenu sur les contenants.

Description de la technique

Le praticien place les mains en projection des lobes frontaux pour ressentir la poussée derrière le lobe puis le mouvement de remontée et de recul vers l’arrière, dans le sens de la corne de bélier. La correction se fera généralement dans le sens direct, donc par induction.

Beaucoup de personnes atteintes d’autisme peuvent voir associées à leur pathologie, des crises d’épilepsies. L’épilepsie doit être investiguée médicalement pour déterminer son origine structurelle ou fonctionnelle, et révéler la présence effective de foyers épileptiques qui sont souvent situés dans les lobes pariétaux ou temporaux mais parfois aussi dans les lobes frontaux. Il est donc judicieux de normaliser les lobes frontaux en présence de syndrome autistique. Un seul et unique protocole sera alors mis en place afin de diminuer les biais et permettre les résultats les plus objectifs possibles au vu de cette pathologie complexe et individuelle.

II.2.2.Présentation de l’échelle CARS

Les participants seront évalués à l’aide de la CARS (Chilhood Autism Rating Scale). Il s’agit d’une échelle d’évaluation basée sur les comportements. Elle permet :

Présentation de l'échelle la CARS
Présentation de l'échelle la CARS

L’échelle d’évaluation de l’autisme infantile, permet d’évaluer la sévérité du trouble à un instant t ou dans le temps (suivi). Elle se compose comme décrit précédemment de 15 items, recevant une note de 1 à 4 avec demi-points, en fonction de l’intensité des troubles : une note de 1 correspondant à un comportement approprié, attendu et une note de 4 à un trouble sévère.

Représentation des scrores de la CARS
Représentation des scores de la CARS

Les réponses à ce questionnaire ont été déterminantes pour la sélection des enfants puisque seuls les patients atteignant un score de 30 et plus pouvaient participer à cette étude

Pour tous, cette échelle a été réalisée il y a plus d’une dizaine d’années dans des environnements non propices à la stimulation et l’éveil de l’enfant. En effet, les évaluations ayant pour but de poser un diagnostic ont souvent lieu dans des centres spécialisés, là en l’occurrence au Centre Régional de l’Autisme (CRA) Aquitaine, où des professionnels reçoivent sur une journée les parents et leurs enfants. Sur cette même journée une batterie de tests sont effectués sur les enfants, afin d’évaluer l’état général, puis un entretien est réalisé au cours duquel  parents / enfants / professionnels  remplissent la CARS.

Cette échelle d’évaluation peut être, et a été dans le cadre de cette étude réalisée par les parents, puisqu’une CARS « spécifique » simplifiée, et donc adaptée aux parents existe.
(Voir Annexe 4 : CARS, page 63 à page 70)

II.2.3.Présentation de l’évaluation subjective

La définition du mot subjectif d’après le dictionnaire Larousse est la suivante :

« Se dit de ce qui est individuel et susceptible de varier en fonction de la personnalité de chacun »

Il est donc important dans cette étude qu’au-delà de l’évaluation normée qu’apporte la CARS, il y ait une évaluation plus subjective. Cette dernière peut être faite le parent vis à vis de l’évolution de l’enfant au quotidien suite aux séances.

Nous sommes conscients des biais qu’une évaluation par l’entourage peut amener mais l’autisme étant un syndrome singulier avec des manifestations différentes selon les individus, il est difficile d’évaluer la manifestation des troubles objectivement. Partant du postulat que c’est l’entourage du patient qui connait le mieux les réactions et comportements habituels de l’enfant, l’évaluation subjective nous parait la plus adaptée dans ce contexte.

L’évaluation de l’évolution de la personne peut se faire par des passations régulières.

Il a été demandé à l’entourage de réaliser l’évaluation subjective à une heure, une journée et une semaine du traitement pour chacune des séances. Cette évaluation subjective a pour objectif de mesurer les progrès de l’enfant à la suite des consultations. Le but étant d’évaluer l’efficacité d’une séance à court et long terme sur l’enfant.

Les parents devaient remplir le tableau en décrivant simplement dans quel état se trouvait leur enfant : quelles étaient les émotions qui le caractérisaient avant et après la séance. Nous n’avons pas imposé de lexique particulier, mais il se trouve que les parents ont utilisé les mêmes expressions pour remplir ce tableau. Nous nous servirons donc de leurs mots exacts pour analyser nos résultats.

Tableau évaluation subjectif ostéopathique
Tableau d’évaluation subjective

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